ecriture Sam 2 Jan - 18:09
Chapitre I : disparue !
Quelques mois plus tôt, jeudi 4 juin 2009
Ce matin là, tout semblait normal. D’en haut, on sentit les bonnes odeurs du pain grillé, on entendit le micro-onde sonner, et on ronchonna quand Lucie fit un bruit pas possible en partant au collège. La maison se réveillait paisiblement. Pourtant, ce jour-là, tout ne se passa pas exactement comme prévu. Dès qu’Alice se réveilla, elle sentit un picotement à sa gorge. Elle n’y prit pas garde, jusqu’au moment où le picotement devint une véritable brûlure. Elle passa un doigt sur sa gorge et sentit avec horreur deux entailles, qui devaient faire la taille de son pouce. Elle voulut appeler ses parents, mais ce sont eux qui vinrent les premiers. La porte s’ouvrit, la lumière s’alluma. Alice cligna plusieurs fois des yeux, puis, avant même de dire bonjour à sa mère, qui venait d’entrer dans sa chambre, elle dit :
« Maman, ma gorge… Je ne sais pas ce que j’ai, mais j’ai trop mal…
- Alice ? Où es-tu ?»
Le visage de la jeune fille afficha une expression ahurie. Un instant, elle oublia que sa mère aie pu tout simplement ne pas la voir.
« Maman, arrête de te ficher de moi ! Je suis pas d’humeur… J’ai mal à la gorge, c’est pas le moment d’essayer de me faire rire… J’ai…
- Alice ? la coupa Madame Shester en criant, cette fois-ci, beaucoup plus fort.
- Mais, m’man…
- Alice ! Alice ! ».
La maman d’Alice quitta la chambre en courant, après avoir éteint la lumière. Alice reposa quelques instants sa tête sur l’oreiller, essayant de se calmer. Ce n’était pas la première fois que ses parents se payaient sa tête, mais faire croire qu’elle avait disparue, jamais ils n’avaient eu une idée aussi absurde! La jeune fille se leva et enfila rapidement un jean et un tee-shirt. Après ces précieuses minutes perdues, elle allait être en retard ! Elle voulut quitter sa chambre mais heurta violemment son père, qui lui voulait y entrer.
« Désolée, papa, mais je suis en retard. »
Monsieur Shester ne réagit pas. Il courut vers le lit, écrasant Alice au passage, défit la couette, regarda sous les bureaux et dans les placards. Puis il sortit de la pièce, en marchant sur sa fille à nouveau. La jeune fille se releva avec peine en pensant :
« C’est pas normal. Ils ne font jamais des blagues comme ça d’habitude. Et puis, papa ne m’aurait quand même pas écrasé volontairement ! Mais ça veut dire qu’il ne m’a vraiment pas vue… C’est… Bizarre… »
Alice tenta encore de nombreuses fois de parler à ses parents. Elle hurla, elle les bouscula, elle les frappa. Rien n’y fit, ils ne s’en rendirent pas compte. Elle fut obligée d’admettre qu’ils ne se fichaient pas d’elle, mais qu’il y avait réellement quelque chose qui clochait.
Une demi-heure plus tard, monsieur et madame Shester quittèrent la maison pour se rendre au commissariat. La jeune fille resta seule à la maison. Et, comble du désespoir, elle ne parvint pas à soulever son bol et son lait pour le petit déjeuner. Elle ne put donc rien avaler. Elle voulut aller aux toilettes, mais la poignée refusa tout mouvement.
Dépitée, l’adolescente décida de prendre un peu l’air, puisque ses parents avaient eu la bonne idée de laisser la porte du balcon ouverte.
Le soleil brillait comme jamais. Alice tourna sa tête vers le soleil, dans l’espoir de se détendre un peu. Des larmes s’écoulèrent finalement le long de ses joues.
Les minutes passèrent. La jeune fille voulut s’en aller, mais elle ne parvint plus à bouger. Ses entailles se remirent à brûler avec force. Mais elle ne pouvait même plus hurler. La douleur devint de plus en plus grande. Alice s’effondra.
« Trouve la force, Alice, trouve la force… »
Elle entrouvrit les yeux. Elle sourit. Voler était tellement agréable. Tout semblait paisible.
« Tu dois trouver la force, Alice… Trouve la force… »
Des tâches noires apparurent devant ses yeux. Son sourire s’évapora, ses yeux se fermèrent. Petits à petits, elle sentait son esprit s’évader…
« Trouve la force, Alice, trouve la force… »
« Trouve la force… »
« Trouve… »