Plume au bout des doigts

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    Danse d'outres ombres

    Damien Corbet
    Damien Corbet
    Admin


    Messages : 73
    Date d'inscription : 06/12/2009
    Age : 32

    Danse d'outres ombres Empty Danse d'outres ombres

    Message  Damien Corbet Lun 14 Déc - 20:26

    Certains l'on lu, d'autres non





    Danse d'outres ombres





    Énucléé,
    Son corps est suspendu par son ombre
    Et ses doigts claquent au vent,
    Saignés, brisés,
    Comme ce vieux carillon ;
    Ses ongles entaillent sa potence
    Et broient son impatiente folie,
    Puis, dans un élan d’espoir,
    Il y a cette goute fiévreuse
    Qui tombe silencieusement
    Le long de son front cabossé
    Pour s’échouer sur sa main
    Brûlant sa chair, perçant ses os,
    Comme cette brise morcelée,
    Qui lui tourne le dos.

    Les hommes en noirs s’avancent,
    Parés de leurs coupe-vents plumés,
    Les yeux vermeils, la gueule envieuse
    Cognant froidement
    Cette barre d’avant-vie
    Cognant à faire tomber ce corps frêle
    Moisi,
    Qui lorgne ces pavés pourpres
    Ou tambourine encore
    La carcasse de mon âme,
    Finie.

    Alors


    Il y avait ces morts,
    Ces chiffons d’art
    Et de peinture au corps
    Qu’on agrafait sur les murs,
    Et leurs têtes qui cognaient aux fenêtres
    Comme ces diabolos rouges
    Qu’on jette en quête d’amour
    Pour embrasser le ciel.

    Alors,

    Peut-être même, ou serait-il…
    Pantin ?
    Lorsqu’on tire sa ficelle
    A faire valser sa panse
    Régurgitant ces
    Je ne sais quoi…mais
    Saurait-il encore… ?

    Il danse,
    Libre, étalé sur la scène,
    Comptant, peaux, reins,
    Autrefois reste des vents,
    Qui valsaient sans accord,
    Fracas de têtes
    Et caboches musiciennes.


    Énucléé,
    Son ombre frêle reluque
    Ces bourgeoises colorées,
    -Imprésentables-
    Ces grosses touffues grasses
    Agitant leur perruque
    Pour le ballet des Misérables…
    Pourtant,
    Il y avait cette femme en fleur
    Prenant pétales à sa rose ceinture,
    Et son chapeau rayé,
    Bourdonnait ses cheveux,
    Bouclés,
    Comme ses yeux noués par les scilles
    Que le matin daigne éclore
    Il y avait cette femme en fleur,
    Qu’on me jetait aux pieds…
    Et cette ombre qui dansait,
    Qui s’attachait aux angles
    Pour un plus long séjour
    Encore,
    Et toujours…

    Noire…
    Noire…

    Énucléé,
    Il y avait cet homme
    Ce pendu qui rêvait
    Comme un goût d’avant-vie,
    Et la mort qui dansait…





    ©️ Damien Corbet -Tous droits réservés.

      La date/heure actuelle est Mer 8 Mai - 0:52